Mandarines : ne vous contentez pas que de les manger…
Chère lectrice, cher lecteur,
Ma fille raffole des clémentines. Elle réclame tout le temps « akiki », comme elle dit.
Quand nous allons au marché, nous sommes obligés d’en prendre plusieurs kilos pour tenir toute la semaine.
Et elle a bien raison : les agrumes sont d’excellentes sources de vitamine C, très utile pour fortifier le système immunitaire en hiver.
Mais ce serait dommage de se contenter de les manger…
Car les plus grands bienfaits de la mandarine et des clémentines finissent souvent… à la poubelle.
Aujourd’hui , je vous invite à découvrir une facette moins connue des agrumes, et pourtant très puissante.
Pelures, pépins, filaments… vous allez voir que les parties les moins nobles peuvent vous servir contre de nombreuses pathologies (infections hivernales, troubles digestifs, cystites…)
Sa peau : contre les rides, la fatigue et l’inflammation
Pour les Chinois la mandarine est un véritable trésor de la pharmacopée !
Sauvage ou cultivée, séchée ou non, la peau de mandarine préserve le Qi des Reins et de la Rate-Pancréas. Utile pour assécher l’Humidité, elle apaise les ballonnements, les difficultés respiratoires, un manque d’appétit, une fatigue générale, et une toux avec mucosités.
Pour la médecine occidentale, elle possède une puissante capacité anti neuro-inflammatoire et a aussi révélé ses vertus anti-âge dans des soins de la peau.
En combinaison avec le thé noir, elle préviendrait même le cancer
Si vous n’avez pas le temps ou l’envie de faire sécher la peau de vos mandarines, vous pouvez aussi mettre la peau fraîche directement dans votre tasse pour aromatiser votre tisane ou votre thé.
Une étude de 2001 a révélé qu’une combinaison de thé noir avec des pelures d’agrumes peut réduire le risque de cancer de la peau de 70 %, alors que le thé seul réduit seulement ce risque de 40 % !
Pour le plaisir, vous pouvez aussi mettre un peu de peau de mandarine fraîche directement dans l’eau de votre bain pour la parfumer, ou encore dans votre sucre en poudre pour lui éviter de cristalliser.
La mixer et la tamiser peut aussi vous permettre de relever une mayonnaise, une vinaigrette, de donner du peps à vos yaourts, à votre muesli ou encore à votre cacao.
Ses feuilles ont des vertus antalgiques pour tout type de douleurs
En médecine chinoise, les feuilles de mandarinier séchées sont particulièrement recommandées pour les douleurs des côtes, des seins ou dans le bas du ventre.
Des chercheurs occidentaux ont d’ailleurs travaillé sur le composé à l’origine de l’odeur de mandarine présent dans ses feuilles.
Et leurs résultats vont dans le même sens que la sagesse ancestrale des Orientaux : ils ont ainsi conclu que ce composant pourrait être utilisé pour créer de nouveaux antalgiques.
Ses pépins, utiles si vous avez une hernie
Les pépins sont souvent jetés ou dénigrés. Pourtant, ceux de la mandarine ont bel et bien des vertus thérapeutiques, notamment grâce à leur haute teneur en fibres et en flavonoïdes.
En décoction, ils seraient même efficaces pour prévenir les infections urinaires.
La médecine chinoise dit qu’ils régularisent le Qi (énergie vitale). Ils permettent d’arrêter les douleurs, de disperser les callosités et d’agir sur le méridien du Foie. Ils auraient ainsi une action sur les problèmes de hernie au niveau de l’aine, de kyste des testicules, mais aussi de douleurs et de distensions au niveau des seins.
Pour autant, n’avalez jamais les pépins entiers, ils pourraient blesser votre intestin.
Je vous explique à la fin de ma lettre comment préparer une tisane ou une décoction de pépins sans danger.
Ses filaments soulagent les douleurs liées à la toux
Après avoir enlevé la peau, beaucoup de personnes enlèvent soigneusement les petits filaments blancs, pas toujours très agréables dans la bouche.
Pourtant, ils possèdent, eux aussi, des propriétés thérapeutiques intéressantes.
Selon la médecine chinoise, ils agissent sur le méridien du Foie et du Poumon et font circuler le Qi.
Ils sont particulièrement recommandés pour le traitement des douleurs des côtes et du thorax, notamment celles provoquées par la toux.
Pépins, feuilles, peau et filaments : comment profiter de leurs bienfaits
La meilleure façon de profiter de tous ces « déchets » consiste à réaliser une décoction ou une infusion.
La technique est quasiment la même, que ce soit pour les pépins, les feuilles, les filaments ou même la peau de mandarine.
Faites sécher les filaments, la peau, les feuilles et les pépins sans les entasser, deux ou trois semaines dans une assiette, sur le rebord d’une fenêtre au soleil ou sur un radiateur.
Pour les pépins, broyez-les une fois secs, avec un moulin à café par exemple. Pour la peau, vous pouvez enlever la partie blanche qui est amère avant de la faire sécher si vous le souhaitez.
Pour la décoction :
Mettez 3 à 10 g de pépins broyés ou de peau séchée dans 1 litre d’eau chaude (6 à 10 g pour les feuilles et 3 à 5 g pour les filaments séchés)
Laissez infuser 1 heure dans de l’eau bouillante
Réduisez très lentement à 40 cl
Buvez-la chaude en 3 fois dans la journée
Pour l’infusion :
Mettez 3 à 5 g de pépins, feuilles, ou peau séchée (1 à 2 g pour les filaments séchés) dans 25 cl d’eau chaude
Laissez infuser 5 minutes dans de l’eau bouillante
Buvez le mélange chaud. Une tasse d’infusion de peau séchée est particulièrement recommandée avant le coucher. Juste après le repas, vous pouvez aussi la combiner avec un thé vert pour améliorer votre digestion
Notez encore que les agrumes sont déconseillés en cas de troubles gastriques (reflux gastro-œsophagien, hernies hiatales…) et ne doivent pas être associés à certains médicaments comme les anti-inflammatoires et l’aspirine.
Si vous suivez un traitement, notamment contre l’insuffisance rénale, lisez bien les notices et n’hésitez pas à demander un avis médical avant de consommer vos agrumes.
Et une dernière chose : choisissez toujours des mandarines bio et nettoyez bien la peau avant de l’utiliser.
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de belles dégustations.
Ah et au fait, petite question de culture générale : connaissez-vous la différence entre une mandarine et une clémentine ?
La clémentine est issue d’un croisement naturel entre un mandarinier et un oranger. Cette espèce hybride a été découverte en 1892 dans la pépinière du frère Clément, en Algérie. Le biologiste qui la découvrit, Louis Charles Trabut, la nomma alors « clémentine » en l’honneur du frère.
Contrairement à la mandarine, la clémentine ne possède pas de pépins. Le clémentinier ne peut donc pas se reproduire. Il ne peut se multiplier qu’avec l’aide d’un aimable jardinier, notamment grâce au greffage ou au bouturage.
Un autre moyen de différencier une clémentine d’une mandarine, c’est que la première s’épluche plus facilement que la seconde et possède un goût généralement moins prononcé.
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